dimanche 11 décembre 2016

Périple d'un message non distribué



          Ma très chère dulcinée...
         
          C'est avec pénitence
          Et un profond respect
          Que j'accepte la sentence
          Sans autre animosité
         
          Mon message du matin
          N'étant pas distribué
          Perdu sur le chemin
          D'un voyage ferré
         
          Mais son destinataire
          Ne le voyant arrivé
          Pris d'une peur sincère
          Voulu être rassuré
         
          Tout va bien, je t'assure
          Ma douce et tendre aimée
          Cette mésaventure
          Enfin est terminée

lundi 11 avril 2016

Graver le souvenir


Avant toute autre chose il faut que j'élabore
Un lexique adéquat pour pouvoir, par mes mots
Brosser le paysage, installer un décor
Digne de la saveur et du grain de ta peau.

Je dois, sur le papier, graver le souvenir,
Trouver le bon crayon, celui qui permettra
D’effleurer en douceur et de pouvoir saisir
L'alchimie d'un amour, l’indicible substrat.

Puis il faut que je crée tout un vocabulaire
Qui n'appartient qu'à nous, que seule, tu comprendras
Fait de sous-entendus; et juste pour te plaire
J'y mettrai des aveux dévoilés sous nos draps.

Je dois décrire aussi en des termes choisis
Tes lèvres et ta bouche, tes mains et tout le reste...
Ces choses que l'on tait en les aimant aussi
Que je garde en mon cœur, dont je revois le geste.

C'est le chant de l'amour que nous chantons à deux
Du crépuscule à l'aube, en cris et en soupirs
Et il était une ode dédiée à ce feu
Apaisant notre soif de l'autre et du plaisir.

C'est bien la panacée d'un souvenir de nous
Où nous étions comblé au tréfonds de la nuit
Et déborde l'envie où nous fûmes assez fous
Pour encore une fois oser nos corps unis.

Te décrire est aussi aisé que difficile
Je pose ces mots dits en acte de ma foi
Je les livre à présent à la vie qui défile
Pour mieux te conserver en pensée, près de moi.